Comment traite-t-on la consommation problématique ?
Le traitement de l’alcoolisme était autrefois limité aux groupes de support Alcooliques Anonymes (AA), fondés aux États-Unis en 1935. Les AA ont eu de la compétition plus récemment avec des nouveaux traitements comme la thérapie cognitive-comportementale et l’entretien motivationnel. Les problèmes d’humeur (un déclencheur fréquent de la boisson) parmi ceux qui souffrent d’alcoolisme peuvent aussi être traités par des antidépresseurs et les récentes technologies, comme le courriel et Internet, ont aussi ouvert de nouvelles avenues pour diagnostiquer et traiter les gens atteints d’alcoolisme.
Ma consommation d’alcool est-elle problématique ?
Nous avons décrit les types problématiques de consommation d’alcool dans une rubrique précédente sur ce site web. Pour lire cette rubrique, cliquez ici.
Que devrais-je faire si ma consommation d’alcool (ou celle d’un de mes proches) est problématique ?
Les interventions pour répondre à des problèmes d’alcool sont ajustées selon le type de problème. Une forte consommation d’alcool (une consommation qui ne cause pas de problèmes de santé, psychologiques, professionnels ou familiaux) peut souvent être adressée avec une brève session de psychoéducation sur ce que sont considérés les niveaux normaux de consommation. Armés de telles informations, les gens sont plus aptes d’évaluer si leurs niveaux ou habitudes de consommation sont dans la moyenne (et alignés à leurs propres standards). De telles informations peuvent être acquises par une visite chez le médecin ou un professionnel de santé mentale. Les cuites (épisodes de forte consommation d’alcool) sont très fréquentes chez les jeunes buveurs, particulièrement au cégep ou à l’université. La recherche suggère fortement que les stratégies de prévention visant ces groupes spécifiques et utilisées en combinaison avec chacun peuvent aider à réduire la fréquence et la quantité de cuites problématiques au cégep et à l’université. Les interventions ciblent habituellement des étudiants individuels en thérapie et l’information et l’éducation au corps étudiant dans son ensemble et pour le cégep ou l’université et la communauté environnante.
Le traitement de l’abus d’alcool et de la dépendance
Les personnes souffrant d’une dépendance à l’alcool ou d’abus d’alcool sont souvent approchées en premier par la famille ou les proches qui s’inquiètent de leurs habitudes d’alcool. De telles interventions sont souvent perçues comme menaçantes ou culpabilisantes et peuvent facilement être mal reçues. Cela dit, formuler ces inquiétudes calmement et de façon non-confrontantes peut être bénéfique. Établir des limites claires et fermes (et les respecter) peut aussi être utile. Invitez la personne à en parler à son médecin et refusez de maintenir une relation agressive ou violente alimentée par la boisson. Si une personne est « prête » à admettre que son habitude de consommation cause des problèmes (à elle-même, à son travail ou ses proches), il existe une diversité de traitements disponibles. Comme pour la forte consommation d’alcool, l’alcoolisme est souvent adressé en premier lieu par une session de psychoéducation au sujet des niveaux normaux et des habitudes de consommation. Armés d’une telle information, les gens sont plus aptes d’évaluer si leurs niveaux ou habitudes de consommation sont nuisibles, dans les normes ou alignés avec leurs propres standards. Il est aussi possible d’obtenir de telles informations par une visite chez le médecin ou chez un professionnel de la santé mentale. Une prochaine étape est souvent d’identifier, dans l’environnement, les déclencheurs de consommation et les réactions de la personne à ces derniers. Pour certains, cela peut signifier une interaction négative avec un employeur ou un collègue, pour d’autres ce peut être de se rendre près d’un commerce d’alcools (ex : la SAQ). Une fois que les déclencheurs de boisson (et les émotions qui les accompagnent) sont identifiés, on discute de stratégies pour rebâtir le répertoire de mécanismes pour faire face au problème. Un autre facteur commun dans le traitement de l’alcoolisme est la motivation du changement. Le défi pour plusieurs personnes souffrant d’alcoolisme est que l’alcool est vécu comme une médication très efficace et puissante pour soulager les humeurs et réactions négatives. Ainsi, les gens sont parfois tentés de continuer à se fier sur le « vice qu’ils connaissent » parce qu’il est vécu comme un mécanisme efficace pour faire face ou éviter des problèmes. En fait, il peut y avoir une certaine vérité dans cette idée, puisque plusieurs études ont démontré que les personnes atteintes d’alcoolisme sont à risque génétique pour cette condition en vertu de leurs réactions uniques à l’alcool. Comparativement à des personnes non-alcooliques, les gens atteints d’alcoolisme ressentent un « buzz » physique et émotionnel plus fort, une réduction du stress plus grande lorsqu’intoxiqués et subissent des symptômes de sevrage moins sévères. De telles réactions peuvent aussi devenir une constituante de leur système de croyances et l’utilisation de l’alcool peut être conditionnée par de telles croyances et attentes.
Les trois types de traitement de l’alcoolisme sont les AA, la thérapie cognitive-comportementale et l’entretien motivationnel. Ces trois types de thérapie pour l’alcoolisme ont été comparés en « tête à tête » dans le cadre de la plus grande et plus dispendieuse étude de psychothérapie qui ait jamais été menée (appelée Projet MATCH). L’étude démontrait essentiellement que chaque traitement était efficace et chacun avait une efficacité égale. Vous pouvez en apprendre plus au sujet du Projet MATCH en cliquant ici.
Dans le traitement des AA, le but général est d’augmenter la participation active du patient au sein de la camaraderie des Alcooliques Anonymes. La thérapie considère une telle implication active comme étant le premier facteur responsable d’une sobriété soutenue (« rémission ») et, par conséquent, comme étant le résultat désiré d’une participation à ce programme de traitement. Cette thérapie est fondée sur le concept que l’alcoolisme est une maladie spirituelle et médicale. Chaque personne est encouragée à s’en remettre à Dieu (comme ils le conceptualisent) et aux autres de la camaraderie au lieu de se tourner vers l’alcool.
L’entretien motivationnel est une approche de thérapie systématique pour aider les buveurs problématiques à changer. L’EM est basé sur des principes de psychologie motivationnelle et est conçue pour produire un changement intérieur motivé rapide. Cette stratégie de traitement n’essaie pas de forcer ou guider et entraîner le client étape par étape à travers la rémission, mais au lieu, utilise des stratégies motivationnelles pour mobiliser les ressources de changement propres au client. Les individus en apprennent au sujet des « étapes » normales de motivation pour changer leurs habitudes de consommation, à partir de la pré-contemplation, la contemplation, l’action et la consolidation.
La thérapie cognitive-comportementale pour l’alcoolisme et la forte consommation est basée sur les principes de la théorie de l’apprentissage social et voit les habitudes de consommation comme liées fonctionnellement à des problèmes en relation avec des problèmes majeurs de la vie d’une personne. La théorie de l’apprentissage social est une perspective qui affirme que les habitudes de consommation sont apprises en premier par l’observation et l’imitation des actions des autres. Les habitudes de consommation sont aussi influencées par le fait d’être récompensé et/ou puni pour ces actions. Par exemple, la personne peut en venir à apprendre que l’alcool réduit le stress ou les fait se sentir mieux émotionnellement L’accent est mis sur un travail de surmonter des manques d’habiletés à faire face aux problèmes et d’aider la personne à mieux composer avec les situations à risque élevé de consommation. Le programme vise à entraîner la personne à utiliser des méthodes cognitives ou comportementales actives pour faire face à leurs problèmes au lieu de s’en remettre à l’alcool comme stratégie désadaptée.
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