Trouble de stress post-traumatique
Commençons avec une description de ce que l’expérience du trouble de stress post-traumatique (TSPT) pourrait être pour une personne qui en est atteinte :
« J’ai été violée à l’âge de 19 ans. Pendant longtemps, je me sentais comme si c’était quelqu’un d’autre qui avait été violé à ma place. J’étais très consciente que cela m’était arrivé à moi, mais je ne le ressentais tout simplement pas. Puis, j’ai commencé à avoir des flash-backs. Ils m’ont assaillie comme une vague. J’étais terrifiée. Soudainement, je revivais mon viol. Chaque instant était effrayant. Je n’étais pas consciente de quoi que ce soit autour de moi, j’étais dans une bulle, comme en train de flotter. Et c’était vraiment effrayant. Avoir un flash-back peut être très terrifiant. Le viol est arrivé une semaine avant l’action de grâce et je ne peux pas croire l’anxiété et la peur que je ressens chaque année autour de la date d’anniversaire. C’est comme si j’avais vu un loup-garou. Je ne peux pas relaxer ni dormir, je ne veux être avec personne. Je me demande si je serai un jour libérée de ce terrible problème. »
Le TSPT se développe après un supplice terrifiant qui implique une atteinte à l’intégrité physique ou la menace d’une atteinte à l’intégrité physique. La personne qui développe le TSPT peut avoir été la personne qui a subi du dommage, le dommage peut être arrivé à un être aimé ou la personne peut avoir témoigné d’un événement nuisible qui est arrivé à des êtres aimés ou à des étrangers.
Le TSPT a été porté à l’attention du public pour la première fois en relation aux vétérans de la guerre, mais il peut être le résultat d’une variété d’expériences traumatiques, comme un cambriolage, un viol, une torture, être enlevé ou séquestré, de la pédophilie ou de l’inceste, des accidents de voiture, de train, d’avion, des bombardements ou désastres naturels comme des tempêtes extrêmes, des inondations ou tremblements de terre.
Les gens atteints du TSPT peuvent être facilement effarouchés, devenir émotionnellement engourdis (spécialement lorsque c’est en relation avec des personnes avec qui ils étaient proches), perdre intérêt pour des choses qu’ils avaient l’habitude d’aimer, avoir de la difficulté à être affectueux, être irritables, devenir plus agressifs ou même devenir violents. Ils évitent les situations qui leur rappellent l’incident original et les anniversaires de l’incident sont souvent très difficiles. Les symptômes du TSPT semblent être pires si l’événement qui les a déclenchés a été initié délibérément par une autre personne, comme un viol ou un enlèvement.
Malheureusement, la majorité des personnes atteintes du TSPT revivent à répétition le traumatisme dans leurs pensées pendant la journée et dans des cauchemars quand ils dorment. Cela se nomme des flash-backs. Les flash-backs peuvent être des images, des sons, des odeurs ou des émotions et sont souvent déclenchés par des événements ordinaires, comme une porte qui claque ou une voiture qui pétarade sur la rue. Une personne qui a un flash-back peut perdre contact avec la réalité et croire que l’incident traumatique est encore en train d’arriver du début à la fin.
Qui est le plus à risque ?
Ce ne sont pas toutes les personnes traumatisées qui développent un TSPT complet ou même mineur. Les symptômes débutent à l’intérieur de 3 mois après l’incident, mais émergent, à l’occasion, des années plus tard.
Le TSPT affecte environ 7-8% des adultes nord-américains au cours de leur vie, mais cela peut arriver à tout âge, incluant l’enfance. Les femmes sont plus susceptibles de développer le TSPT que les hommes et il y a certains éléments de preuve qu’être à risque de développer le trouble puisse courir dans les familles. Le TSPT est souvent accompagné par la dépression, l’abus de substances ou un ou plus d’un des autres troubles anxieux.
Si le trauma initial peut causer des difficultés sociales, familiales, académiques, professionnelles et financières, d’autres effets néfastes peuvent aussi êtres issus des symptômes du TSPT. Par exemple, si une personne perd son emploi à la suite d’une catastrophe, le facteur stressant du chômage qui s’ajoute peut augmenter les risques de développer le TSPT. Conséquemment, le thérapeute devrait assister le patient à prendre en charge les problèmes qui peuvent surgir dans divers domaines de la vie, comprenant les relations familiales et sociales, les conditions de vie, la santé générale et les performances académiques et professionnelles et aider le patient à considérer les options qui peuvent être disponibles pour agir sur de tels problèmes (ex. considérer différents horaires de travail ou d’école, d’autres options de vacances, des supports financiers ou sociaux). Travailler en collaboration avec des patients pour fixer des objectifs à court terme et à long terme réalistes peut être utile. Les patients peuvent augmenter leur confiance en soi en atteignant ces buts, réduisant ainsi la démoralisation qui maintient ou empire leur TSPT. Il peut aussi être important d’aider le patient atteint du TSPT à obtenir de l’assistance clinique pour des problèmes de famille ou des membres de la famille qui pourraient eux-mêmes avoir besoin de support psychologique. Finalement, les patients qui ont des enfants peuvent avoir besoin d’aide pour évaluer et répondre aux besoins de leurs enfants, tant durant qu’après les épisodes graves.
Ce ne sont pas toutes les personnes exposées à un traumatisme qui développent le TSPT. Le concept de «résilience psychologique» réfère à l’habileté apparente de certaines personnes à gérer positivement les changements psychosociaux et émotionnels après exposition au traumatisme. Des recherches suggèrent que la résilience au TSPT inclut des protections telles qu’une endurance intellectuelle et physique, une motivation positive, de l’humour, du courage, des perceptions positives de soi, un bien-être émotionnel, de l’espoir, une satisfaction de la vie, un optimisme, du bonheur, de la confiance, avoir l’impression d’être en contrôle de ses actes, une spiritualité, l’espoir de grandir après le traumatisme, des habiletés et relations sociales, se sentir connecté et supporté par autrui. Des recherches montrent aussi que l’optimisme peut agir comme tampon sur les effets du stress quotidien et permet à certains individus d’être résilients après le traumatisme.
Le traitement d’un TSPT est décris dans un second article. Pour en apprendre davantage sur le traitement d’un TSPT, cliquez ici.
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