Comment l’anxiété est-elle traitée ?

Comment l’anxiété est-elle traitée par les psychologues et autres professionnels de la santé ?

Plusieurs traitements psychologiques — comme l’exercice de relaxation, la méditation, la rétroaction biologique et la gestion du stress — peuvent aider dans des cas d’anxiété clinique. Dépendamment de la cause de l’anxiété, certaines personnes atteintes de troubles anxieux peuvent bénéficier d’un service de support ou une thérapie de couple ou de famille. Cela dit, les psychologues s’entendent généralement pour dire que le traitement le plus efficace est celui de la thérapie cognitive-comportementale (TCC). Les médicaments peuvent aussi aider et plusieurs personnes se font traiter par une combinaison de TCC et de médicaments.

Thérapie cognitive-comportementale

La TCC est un traitement bref et centré sur les symptômes qui identifie et cible les aspects comportementaux des troubles anxieux. Les aspects cognitifs (c’est-à-dire mentaux) de l’anxiété comprennent des pensées anxieuses (ex: « Je perds le contrôle », « Je deviens fou »), des prédictions (ex : « Je vais déparler et m’humilier ») et croyances (ex : Seuls les faibles se sentent ainsi »). Évidemment, des émotions comme la peur et l’appréhension sont aussi des caractéristiques mentales importantes de l’anxiété et ces caractéristiques sont ciblées au même titre que les pensées, prédictions et croyances.

Les aspects comportementaux comprennent un évitement complet (se tenir complètement loin de la situation, comme prétendre être malade le jour d’une présentation importante au travail) ou des comportements subtils d’évitement (pour se distraire soi-même, ex : parler plus) ou des comportements de sécurité (habitudes pour minimiser l’anxiété et se sentir « plus en sécurité », ex : toujours avoir un téléphone portable sur soi pour pouvoir appeler à l’aide).

Typiquement, la TCC pour un trouble anxieux consiste en 10 à 15 sessions d’une heure. Dans les sessions initiales, la personne atteinte de trouble anxieux travaille avec le thérapeute pour comprendre l’anxiété du patient et les problèmes associés. Ses symptômes anxieux sont évalués dans un cadre cognitif-comportemental et les objectifs et tâches de la thérapie sont établis. Le thérapeute propose souvent une formulation de cas, où les déclencheurs typiques de symptômes anxieux sont identifiés et ciblés pour le traitement. Le traitement est une collaboration entre le patient et le thérapeute, où les cibles sont les symptômes anxieux. Comme la thérapie progresse, des « devoirs » cognitifs et comportementaux sont assignés pour aider la personne atteinte du trouble anxieux à acquérir des compétences pour tolérer ou réduire les symptômes anxieux. Comme les symptômes s’améliorent, le thérapeute se concentre aussi sur des problèmes psychologiques ou situationnels sous-jacents qui peuvent créer un risque de « rechute », un terme utilisé pour décrire le retour des symptômes. Les tâches données en devoir entre les sessions peuvent être de faire face à une situation crainte seul ou avec assistance, garder un journal de bord des pensées et sentiments dans différentes situations provoquant l’anxiété ou lire du matériel pertinent. Après le traitement, les thérapeutes planifient parfois des sessions moins fréquentes, « dynamisantes », pour consolider les changements.

Qu’implique la TCC pour les troubles anxieux ?

Une composante standard du traitement en TCC est la thérapie par exposition, qui implique de graduellement exposer la personne, soit directement ou à travers son imagination, à sa situation crainte qui lui cause de l’anxiété. Par exemple, on demandera à la personne qui craint les gros chiens d’interagir avec des petits chiens, puis graduellement des plus grands et on demandera à la personne qui craint de s’embarrasser dans des situations sociales de participer, avec de l’aide, à des rassemblements et parler avec d’autres personnes.

Le raisonnement derrière la thérapie par exposition est qu’en pratiquant l’exposition à leurs craintes, les gens ont l’occasion d’apprendre (et croire!) par eux-mêmes que leurs craintes sont excessives et irrationnelles et que l’anxiété diminue avec de plus en plus de pratique. Ce procédé est appelé accoutumance.

Parce que plusieurs trouvent difficile de faire face à leurs peurs, la thérapie par exposition commence typiquement par une exposition de la personne à des situations qui ne créent que des symptômes anxieux faibles à modérés et progresse graduellement vers une exposition de la personne à des situations qui créent une anxiété sévère. Dans le cas d’une personne qui craint les chiens, la thérapie commence avec la personne discutant de chiens, puis progresse vers la personne qui regarde des photos de chiens, qui regarde des films qui mettent des chiens en vedette et qui observe des chiens de loin, jusqu’à ce qu’elle puisse éventuellement approcher et flatter différents types de chiens.

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Encore une fois, par une exposition répétitive, ces situations provoquent de moins en moins de peur et d’anxiété pour la personne et cette dernière ressent moins l’urgence d’éviter ces situations. Comme la personne progresse avec l’assistance du thérapeute à travers ces expositions, on lui demande de plus en plus de compléter ces tâches d’exposition à titre de devoir personnel entre les sessions de rencontre. Le temps que cela peut prendre à la progression des gens peut dépendre de la sévérité de leur peur et de leur capacité à tolérer l’inconfort associé avec le fait de stimuler leur anxiété.

Une part importante de la TCC est d’aider les gens atteints de troubles anxieux à identifier, questionner et corriger leurs tendances à surestimer le danger et leur incapacité perçue à gérer le danger. Des stratégies cognitives sont développées en combinaison avec la thérapie par exposition pour les aider à reconnaître que leurs pensées, attitudes, croyances et estimations peuvent générer et maintenir des états anxieux.

Par exemple, ceux qui craignent les chiens peuvent avoir la fausse croyance que tous les chiens sont dangereux en se basant sur une expérience antérieure avec un seul chien ; ceux souffrant d’une phobie sociale ont tendance à surestimer le degré de leur éventuelle maladresse sociale et par conséquent, le degré de jugement et de ridicule à subir.

Avec de la pratique répétitive en thérapie et ensuite comme devoir personnel, les gens souffrant de troubles anxieux développent des habiletés qui leur permettent d’identifier des pensées et croyances relatives à l’anxiété, identifier des erreurs fréquentes dans leurs pensées, examiner les preuves qui appuient ou non les croyances craintives et développent des réactions plus saines à l’objet ou la situation crainte. Des exercices de restructuration cognitive sont aussi présentés pour aider la personne à reconnaître pourquoi l’évitement comportemental, les comportements de recherche de réconfort et des comportements de « sécurité » (ex : la personne qui transporte constamment un téléphone portable seulement au cas où elle aurait besoin d’appeler à l’aide) sont des stratégies inutiles à long terme.

Il a été constaté que la TCC est effective pour tous les troubles anxieux. La plupart voient une diminution significative de leurs symptômes et demeurent bien après la fin du traitement. Étant donné le succès de cette thérapie et sa capacité à réduire les rechutes, la TCC est établie comme le premier choix de thérapie pour les troubles anxieux.

Comment se sortir de l’anxiété ?

Lorsque les gens débutent un traitement pour des troubles anxieux, le premier but est de réduire et de gérer les symptômes. Le processus d’atteinte de ce but, connu comme le « rétablissement », inclut souvent une combinaison de médicaments, de thérapie cognitive-comportementale (TCC) et de psychothérapie en support et peut aussi inclure d’autres supports comme de l’ergothérapie, de la thérapie par les loisirs et par la nutrition. Le rétablissement inclut aussi la manière d’appliquer à des situations de la vraie vie les habiletés apprises au cours du traitement. L’idée de ce que l’on souhaite atteindre par le rétablissement est unique à chacun. Des objectifs à long terme peuvent inclure des relations sociales améliorées, une vie professionnelle pleine et satisfaisante, une confiance en soi améliorée et une meilleure qualité de vie en général. Une fois le rétablissement enclenché et que chaque personne est prête à se concentrer sur retrouver sa vie normale à nouveau, l’étape suivante est la « prévention de la rechute », un plan développé avec les thérapeutes pour gérer les symptômes s’ils réapparaissent.

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